culture
Écrire un roman à trois, ça marche! Rencontre avec un trio de romanciers suisses
Leur actu
Paru en janvier 2018, le premier volume de «Stand-by» sera suivi du numéro 2, le 4 avril 2018. Prochaines publications de la tétralogie en juin et octobre.
Ce qui les dope
Le shot d’adrénaline des ultimes épreuves, une séance de brainstorming qui résout tout, une trouvaille formelle, un texte qui devient livre, des mots à porter sur scène, bref, voir que tout ça existe, pour de vrai, et que c’est ça qu’on fait, dans la vie!
Sur leur shamelist
Les soirées karaoké Disney avec l’AJAR.
Leur don inattendu
Une capacité à ingérer une quantité astronomique de «Fargo», de «This Is Us» ou de «Grace et Frankie» tout en conservant une vie sociale acceptable.
«La Disparition de Stéphanie Mailer», le roman de Joël Dicker que tout le monde attend
Le portrait de l'auteur, en romancier tricéphale
En moyenne, l’auteur du roman – par ordre alphabétique, Bruno Pellegrino + Aude Seigne + Daniel Vuataz – est âgé de 31 ans et deux tiers, mesure 176 cm et pèse 67 kg. Yeux bruns, «tirant sur le vert le matin ou en cas d’émotion», cheveux châtains. L’auteur a passé son enfance à Poliez-Pittet (VD), Les Chevalleyres (VD) et Genève, avec des parents commerçants/médecin + infirmière/scientifique + mère au foyer; catholiques italiens/protestant genevois et catholique alsacienne non pratiquants/protestants évangéliques engagés.
L’auteur a passé tout son temps à lire, étudié les lettres/l’archéologie mésopotamienne. Il a détesté enseigner/travaille à l’Université/concocte des produits cosmétiques, assure la communication d’un théâtre genevois tout en pratiquant peinture et photo et en s’occupant de son premier enfant. L’auteur a répertorié les archives de l’écrivaine Anne Cuneo et installé des TV au CHUV/administré les pages Web de la Ville de Genève et travaillé pour une chorégraphe/publié un livre sur Franck Jotterand et la Gazette littéraire de Lausanne.
Interview: un café avec Marc Lévy
Synopsis
Car les premiers tomes (on pourrait parler d’épisodes) de «Stand-by» sont si habilement tissés que 1. On attend la suite en état de manque 2. On croit cette histoire pondue par une seule et même plume 3. Même en connaissant leurs autres écrits, on ne devine pas qui a inventé/créé quoi. Comment font-ils? Ils rient, presque étonnés de cette connivence autour des nombreux personnages qu’ils ont sculptés comme dans l’argile en rédigeant la bible de la série, dotant chacun d’eux d’une personnalité, d’une famille, d’une histoire, pour les insérer dans les situations imprévues et palpitantes nées d’un événement fondateur.
Brutal: un supervolcan meurtrier surgit dans la baie de Naples et crache des nuages si denses que… sachez en tout cas que smartphones, ordinateurs et internet jouaient, avant, un rôle essentiel dans la vie de chacun des héros de Stand-by, et qu’après l’éruption du volcan… on ne vous dira pas ce qui arrive aux jeunes climatologues au Groenland, à la Lausannoise en partance pour les Etats-Unis ni aux deux ados romands qui accompagnent leur copain monténégrin dans la patrie de son défunt père.
Les petits secrets de... Douglas Kennedy
Un jeu scénarisé à trois
Alors, ces points communs? Indéfinissables. Car si Aude Seigne et Daniel Vuataz aiment le voyage, elle parcourt les continents depuis l’adolescence et lui ne quitte guère l’Europe; et Bruno Pellegrino préfère se fixer pour plusieurs mois dans des villes étrangères. L’écriture? Daniel Vuataz ne publie que de courts textes, dans de nombreuses revues. Aude Seigne a commencé par des chroniques voyageuses avant Une toile large comme le monde (Zoé, 2017). Bruno Pellegrino est salué, lui, pour son roman véridique qui recrée la vie du poète vaudois Gustave Roud et surtout de sa sœur Madeleine, objet de la tendresse de l’auteur.
Portrait: Céline Zufferey, éditée chez Gallimard à 25 ans
Série... imprimée
«Stand-by» n’est pas né de la fusion de leurs trois approches de la pratique littéraire; pourtant il résulte de leurs deux addictions communes: l’écriture comme centre de leurs vies, et les séries télé. Car, smartphones greffés au bout des doigts, ces écrivains qui s’entendent si bien, rigolent et travaillent assidûment sans être inséparables, sont accros à tous les écrans qui permettent de suivre leurs séries favorites. C’est même leur principal sujet de conversation, si bien que c’est leur éditrice, à force de les entendre parler, qui les a mis au défi de concevoir, rédiger, publier et poursuivre pendant au moins deux ans une série… imprimée.
Stand-by (qui signifie état de veille) aura-t-il le même effet addictif sur les lecteurs? C’est tout le mal qu’on leur souhaite.