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Ode aux chauffeurs de bus postaux
Pour des raisons indépendantes de ma volonté, j’ai sillonné la Suisse en transports publics la semaine passée, d’est en ouest et du sud au nord. J’en ramène des constats définitifs.
D’abord, les chauffeurs de bus postaux sont des saints. Ils conduisent sur des routes vertigineuses que même en voiture on a peur de rater le virage, répondent aux touristes étrangers – dans à peu près toutes les langues – que leur correspondance part du quai 4 à 16 h 18 à la gare de Sion, téléphonent pour prévenir qu’un distrait a oublié ses skis dans leur soute et expliquent à la dame qui insiste que «non, le Magic Pass ne marche pas pour prendre le car jusqu’en plaine parce que ce n’est pas un tire-fesses».
Le mésusage du monde
Ensuite, les vieux sont bien plus pénibles que les jeunes.Surtout en bande. Les ados ont le bon goût de coller leur casque sur leurs oreilles et de ne plus relever le nez de YouTube de tout le voyage. Calme et sérénité dans le wagon pour tout le trajet. Les retraités, eux, ont aussi découvert les vidéos sur leurs smartphones dernier cri, mais pas encore les écouteurs. Ils mettent la sono à fond pour réécouter tous ensemble le JT sur une chaîne française et la gardent à fond pour commenter chaque sujet.
Certes, je ne vais pas demain commencer à brandir mon abo de piscine comme titre de transport en argumentant que le train, sous la pluie, ça compte pareil. Par ailleurs, j’ai toujours mes écouteurs sous la main. N’empêche que je trouve déjà immondes les sodas qui vous donnent des ailes, que je regarde plus les news que le dernier clip de Lomepal et que ça m’énerve qu’on shoote dans mon sac. D’où mon dernier constat de la semaine: je ne suis pas sur la bonne pente.